Les Planches de l’Icart, acte II : le théâtre avant tout !
Le 18 février a eu lieu au théâtre Le Palace la deuxième édition des Planches de l’Icart, jeune prix de seul en scène organisé par les étudiants en 5e année d’ingénierie culturelle. Retour sur une soirée haute en couleur qui s’est finie sur l’annonce des deux lauréats : Clément Julliard, Prix du Jury 2019, et Amandine Gay, Prix du Public 2019.
Dès l’arrivée des premiers spectateurs, un mot d’ordre circule : “Complet”. Ce soir, c’est à guichet fermé que vont se produire dix jeunes comédiens. L’ambiance est joyeuse, volubile, on s’interpelle et on discute avec animation. Les amis sont venus apporter leur soutien.
Les dix heureux candidats sélectionnés présentent un texte original, spécialement écrit pour l’occasion, ou un texte déjà rodé. Ces jeunes talents nous font découvrir leurs univers le temps d’une soirée, organisée de A à Z par une dynamique équipe, composée de 18 étudiants de l’ICART, l’école du management de la culture et du marché de l’art.
Pendant la soirée, présentée par le comédien Marc Tourneboeuf, les solos se sont succédé et, ici, on ne se cantonne pas à un seul genre. Ainsi, Simon Cohen, en costume de Tigrou, a évoqué le triste anniversaire d’un enfant harcelé à l’école. Sa poésie et sa tendresse ont fait place à l’énergie contagieuse d’Amandine Gay, révélation de cette deuxième édition, qui a présenté un extrait de son premier stand up, tout en autodérision. Puis, la splendide Isabelle Andrzejewski nous a plongés dans un café aux allures rohmériennes et s’est interrogée sur la place des femmes dans l’espace public. Le fougueux Gabriel Marc nous a éblouis dans son hommage au Palace des années 80, boîte de nuit où se sont côtoyés Saint Laurent, Lagerfeld et Jacques de Bascher, le personnage mélancolique et fantasque qu’il a interprété sur scène.
La soirée s’est poursuivie avec la scène cynique de la drôlissime Marie Nègre, qui a habilement mêlé terrorisme et communication. Le désinvolte Raphaël Lëaphar nous a ensuite régalés d’un sketch sur les bobos. Étienne Bianco a fait des merveilles de poésie et de langage en faisant vivre des objets du quotidien. Puis, la salle a concentré toute son attention sur les paroles d’Anne-Sophie Denis, qui a présenté un texte engagé sur les violences conjugales : l’émotion était palpable, le temps suspendu. Quant à l’affable Clément Julliard, et sa chocolatine empoisonnée, il nous a replongés avec drôlerie dans l’univers de l’enfance et ses terribles mensonges. Enfin, l’ingénieuse Stéphanie Paliès a conclu la soirée dans un véritable numéro de clown sur la thématique de l’entretien d’embauche.
À l’issue de cette soirée riche en émotions, le Prix du Jury (composé de Nicolas Laugero-Lasserre, Fabienne Bichet, Jérémie Covillaut, Tristan Petitgirard, Benoit Solès, Laurent Couraud, Éléonore Costes, Fleur Houdinière et Yaël Hirsch) est décerné à Clément Julliard, pour son solo décalé, drôle et grinçant, qui remporte un chèque de 1 500 € et des cadeaux des partenaires (cours d’écriture avec l’atelier Aleph, bons d’achat à la librairie du Rond-Point, shooting photo, cours de théâtre avec l’atelier Juliette Moltès…). Le cœur de la salle a parlé en faveur d’Amandine Gay, qui a remporté le Prix du Public (bande démo avec Jo Herbas, bons d’achat à la librairie du Rond-Point, cours de théâtre avec l’atelier Juliette Moltès…) pour son solo dynamique et terriblement drôle.
Ce jeune prix, tout juste créé l’année dernière, a encore su faire preuve de professionnalisme, d’inventivité, d’audace et d’énergie. Il ne reste plus qu’à souhaiter aux artistes et à leur équipe une bonne continuation dans leurs projets. Et de se retrouver pour une troisième édition, riche en découvertes et émotions !
Clotilde Campagna
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